17.05.2012 par ro
num.219 juin 2012 p.05
L'Eglise

L’Eglise a pris son envol, son entrée dans un monde polyglotte et polyphone lors de la Fête des Récoltes à Jérusalem. Nous l’appelons la Pentecôte, l’envoi du Saint-Esprit. Les disciples de Jésus ont reçu le souffle pour aller à la rencontre de gens très divers. La langue grecque utilise le même mot pour dire le souffle et l’Esprit de Dieu.

L’Eglise ne signifie pas d’abord un bâtiment, mais une assemblée. Le terme est dérivé du grec, les termes allemand, anglais et dans la langue slave (Kirche, Church, etc.) viennent également du grec et signifient la maison du Seigneur. Mais là encore ce mot ne désigne pas du tout un bâtiment, mais une assemblée composée, à la différence du Temple de Jérusalem, de pierres vivantes, d’hommes et de femmes. Contrairement à certains mouvements religieux, les chrétiens ne voulaient pas former un peuple à part ni imposer leurs coutumes et leurs lois à la société. Un document fort intéressant de la fin du deuxième siècle, la lettre à Diognète dit ceci : « Les chrétiens ne se distinguent des autres hommes ni par le pays ni par le langage ni par les vêtements. Ils n’habitent pas de ville qui leur soit propre, ils ne se servent pas de quelque dialecte extraordinaire, leur genre de vie n’a rien de singulier … ce que l’âme est dans le corps, les chrétiens le sont dans le monde. L’âme est répandue dans tous les membres du corps comme les chrétiens dans les cités du monde ».

En un mot ce qui doit caractériser l’Eglise aujourd’hui comme à ses origines c’est son ouverture fondamentale à la Transcendance au milieu d’une société qui a toujours tendance à se replier sur elle-même et à se flétrir dans la grisaille du matérialisme au quotidien.
 

Josef Benes

auteur : rédacteur occasionnel

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